César
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Le Repas de 3e Type est réalisé en 2018 à L'EHPAD du Gai Logis à Capdennac. Dans le cadre d’un labo organisé par la Fai-ar (Formation Supérieur d’Art en espace Public), NCNC (collectif de création de films en espace public), et Derrière le Hublot (scène conventionnée d’intérêt national d’art en territoire), César et David proposent d'inverser le rapport de force entre des personnes dites "à la retraite" et d'autres dites "actives". L'expérience consiste manger les yeux bandés, guidées par cinq résident·es de la maison de retraite.
Sortie du repas, photo @DandyManchot
“On”, pour l'instant, c'est César et moi, David. César était ingénieur chez Engie, puis il a commencé à travailler sur le clown. Moi, j'étais architecte, puis j'ai fait une école de théâtre physique. On est en formation à la FAI-ar, une formation de 2 ans pour les arts en espace public.
On est invités par “Derrière le hublot” à passer trois semaines à Capdenac avec NCNC. “Derrière le hublot” est un centre national pour les arts en espace public. NCNC est une compagnie de théâtre de Barcelone.
On veut ramener 5 personnes, les yeux bandés, dans un EHPAD. Des résidents s'occuperont de les accueillir. De les guider pour un repas du 3e type : feuilleté, bœuf, haricots, choux à la crème, café.
L'idée est simple. On veut offrir l'expérience à 5 personnes de se retrouver en situation de fragilité par rapport à des personnes âgées. Elle part de nos propres peurs et préjugés face à la vieillesse. On cherche à les désamorcer. Mais comment faire pour expliquer cela au gestionnaires de l’établissement ? On a 10 jours.
César me bande les yeux et on se dirige vers l'établissement du Gai-Logis. Nous avons le droit d’être là. C'est un espace public. Je ne vois rien mais je touche des mains, je sens des odeurs, j'entends des voix, je goûte. On se mêle au quotidien de la maison. L’expérience dure 2 jours. On demande à revenir la semaine prochaine.
On y retourne le lundi sans me bander les yeux. J'ai l'impression que toutes les personnes rencontrées sont grandes. Sans les voir, je les avais imaginées à la hauteur de leur fragilité. On rencontre Stéphanie, l'animatrice. Elle nous ouvre toutes les portes. “On”, c'est maintenant César, David et Stéphanie.
On demande à 8 résidents de prendre en photo un objet qui leur est cher dans leur chambre. Chacun choisit de prendre en photo une photo. Une image encadrée sur leur table. Une histoire du passé. Un souvenir. On fait 8 photos de photos. “On”, c'est maintenant César, David, Stéphanie, Juliette, Denise, Micheline, Louise, Félicie, René, Janine et Nouria.
On invite 5 personnes de Capdenac. On leur demande de choisir une photo. On leur bande les yeux. On les emmène au Gai-Logis. Là, chaque résident retrouve sa photo et l'invité qui va avec. On se met à table. “On”, c'est maintenant César, David, Stéphanie, Juliette, Denise, Micheline, Louise, Félicie, René, Janine, Nouria, Kylian, Simon, Laure, Denis et Christian.
On boit, mange, parle, chante, rit, pleure et on se dit au revoir. On raconte. On écrit un article dans le journal. “On”, c'est maintenant César, David, Stéphanie, Juliette, Denise, Micheline, Louise, Félicie, René, Janine, Nouria, Kylian, Simon, Laure, Denis, Christian et toi, lecteur de ce blog.
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Rencontre du 3ème Type est un rendez-vous dans l'espace public, aux abords des maisons de retraite, entre des citoyen·nes que tout semble opposer; "actif·ves" et "retrait·ées". Une rencontre où il s’agit de déjouer les faux semblants, de partager une parole commune, celle d'habiter le monde.
EN SAVOIR PLUSLe dispositif de la Boîte à Rêves est né pendant le premier confinement, d’une envie de réaliser un spectacle de Lambe Lambe, théâtre de marionnette miniature joué pour une personne dans une boîte à chaussures. De fil en aiguilles, la boîte à chaussures à pris la forme d’un lit double dans une chambre noire.