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La Boîte à Rêves joue les 14 et 15 septembre 2024, dans le cadre de la Fête à Bernard. Elle s'installe, place du 14 Juin de La Chaux-de-Fonds, à partir de lundi 9 septembre, pour la résidence de création et sera accueillie par la coquille.
On s’est réunis pour une première fois au Lac avec Bisou, David, le collectif Aplusse aka Jessie et Mäks, Jean-Do, Victor, Anthon et Félicie. Pour certains on se rencontre, d’autres se retrouvent. On discute du déroulement normal du projet. Des idées en vrac sont lancées dans tous les sens. La Boîte à Rêves est déjà montée avant qu’arrivent celleux qui ne vivent pas au Lac, et au début de la pluie, on se met toustes ensemble à la démonter.
Après quelques jours d’impatience, on est à la Coquille pour le premier jour de résidence. Un voisin ami, Martins, nous aide à y amener la Boîte à Rêves. On est accueillis chaleureusement et partageons un premier repas toustes ensemble. Une réunion plus tard, Jean-Do part en quête d’une musique et nous nous rejoignons autour de la Boîte à Rêves pour l’orienter et décider du cadre dans lequel faire naître une histoire. Tout le monde jette des graines d’idées, mais pour cette journée, rien d’évident ne germe.
Le lendemain, quelques exercices en duos soudent l’équipe et inspirent le début d’un récit. Par deux, chacun·e décrit à l'autre un lieu qu’iel connaît par cœur. Et puis, en groupe, chacun·e raconte une histoire qui se déroule dans le lieu qu'iel lui a été partagé. On retourne, en duos, improviser une scène avec l’un ou l’autre des thèmes qui ont déjà été amenés. Au repas du soir, on se raconte ces histoires. Celle de Jean-Do et Victor charme l’équipe. Elle subira encore quelques modifications, mais la trame est là.
Mercredi, Félicie se lance dans la création d’un costume de poulpe pour un personnage alors sensé être secondaire. Vu qu’elle souhaite être aux ombres chinoises, elle demande a David s’il veut bien jouer ce personnage. Celui-ci accepte, avant d’apprendre qu'il devient un rôle principal et d’être jeté sur le devant de la scène. Le temps ne permet pas d’aller jouer dehors mais le rêve se dessine gentiement. Un poulpe et son ami en ombre dansent. Une fourchette mange l’ami du poulpe et celui-ci, tout dérouté, construit une fusée avec son bol de ponch, ses deux amplis, deux bouteilles et un parasol, tout en théâtre d'ombres également. Puis il se balade dans l’espace où il manque de se faire manger par un immense mouvement céleste sur un discours d’Alain Damasio. Il se pose sur une nouvelle planète où il recommence à danser. Le rêve fait penser sans prétention à la perte et au deuil, sans ambage, en séquences désarticulées, avec pour seules paroles le fait qu’un monstre n’est pas une histoire.
Jeudi, tout le monde lance idée sur idée pour le titre mais aucune ne fait l'unanimité. Le costume de poulpe se termine gentiment au son des titres lancés et puis abandonnés. Ce qui est sensé être la journée de répétition se passe dans un stress paralysant. Des débuts de décor sont créés. Jessie et Anton font des fleurs en carton. L’idée d’avoir tout un projet sans titre est déroutante et devient une obsession. Le moral est maintenu par la camaraderie et la bienveillance. Enfin, le soir, au moment de manger des hamburgers, une idée superbe est lancée par David: des titres tirés au hasard. Affinée, l'idée part sur trois ou quatre noms, adjectifs, verbes, compléments et lieux. En en tirant un de chaque, des phrases aléatoires sont formées avec environ 900 possibilités. La soirée se prolonge et comme par magien tout se met en place. Viktor, Bisou, David et Anton, fabriquent les bouts de titre en ombres, le collectif Aplusse nous concocte l'escapade inter-stellaire du poulpe, un voyage dans l'espace avec un ciel qui se referme sur le vaisseau. Reste à tout mettre ensemble, le lendemain s'annonce plein d'intensité !
Vendredi, la veille des spectacles, on repart de plus belle et les répétitions vont bon train. La manipulation du théâtre d'ombres est au début très chaotique, mais Félicie et Victor prennent la main rapidement. Les décors sont maintenant peints de plein de jolies couleurs avec l’aide de Max. Jean-Do nous a amené la musique et la pièce prend vie avec le rythme et l’harmonie.
Les performances s'enchaînent avec quasiment aucune latence. Les parents avec leurs enfants, les amis, les parents de certains de l'équipe viennent voir le spectacle. Aucun n'en retient la même chose, mais tout le monde en est assez ravi. Les rires et les cris des spectateurs ou leurs observations résonnent dans la boîte. En les voyants sortir tout patauds, on réalise qu'eux aussi ré-atterrissent avec nous.
Article: Félicie et David
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La Boîte à Rêves est un entre-sort intimiste pour deux spectateur·rices allongé·es dans une camera oscura. Un cinéma d'animation analogique superposant le paysage avec des ombres chinoises. Une bande sonore jouée en direct. Des histoires oniriques composées spécifiquement pour chaque lieu. Une écriture collective faite in situ.
EN SAVOIR PLUSLa Boîte à Rêves joue le 6 juillet 2024, dans le cadre du Pollen Festival. Elle se pose Place de la Majorie à Sion. La résidence de création a lieu du 1er au 5 juin sur place.